Guide de la chirurgie de colectomie

La colectomie est une opération de chirurgie digestive qui vise à retirer une partie voire la totalité du côlon, avec parfois une ablation du rectum. Ce guide à destination des patients permet d’obtenir les informations nécessaires avant l’intervention, bien qu’il ne soit pas exhaustif pour les risques potentiels selon la cause traitée.

Les causes de la colectomie

Pour comprendre comment fonctionne cet organe et dans quels cas il nécessite une intervention, il convient de se pencher sur chaque point.

Qu’est-ce que le côlon ?

Situé dans l’abdomen entre le cæcum et le rectum, le côlon (ou gros intestin) est un segment du tube digestif qui suit l’intestin grêle. Plus large mais moins long que ce dernier, son rôle est d’éliminer les déchets après la digestion, de récupérer l’eau résiduelle non absorbée, et de mélanger ce liquide avec les bactéries et le mucus pour produire la matière fécale. Le côlon se divise en quatre segments :

  • le côlon droit ou ascendant, qui mesure 15 cm ;
  • le côlon transverse, qui mesure 50 cm ;
  • le côlon gauche ou descendant, qui mesure 25 cm ;
  • le côlon sigmoïde, qui mesure une longueur variable d’une moyenne de 40 cm.

Dans quels cas une colectomie est-elle proposée ?

La chirurgie de colectomie est indiquée pour plusieurs types de maladies. Le plus souvent, il s’agit d’un cancer du côlon, mais l’ablation peut aussi être réalisée en cas de complication d’une diverticule colique, c’est-à-dire une hernie de la muqueuse du côlon. Certaines maladies inflammatoires de l’intestin peuvent également amener à cette intervention, comme c’est le cas avec la maladie de Crohn ou bien la RCH (rectocolite hémorragique), une inflammation de la muqueuse intestinale.

Les différentes phases de l’hospitalisation

Désormais, la colectomie se fait principalement en ambulatoire. Après consultation, le patient rentre le matin à la clinique et sort rapidement. Entre les deux, il y a la phase opératoire qui a bien évolué.

Quel est l’objectif de cette chirurgie ?

Le but de la colectomie est de retirer la partie malade du côlon et de rétablir un circuit intestinal : soit par anastomose, donc en reliant deux parties de l’intestin entre elles, soit par stomie, c’est-à-dire en créant une déviation par le ventre, souvent temporaire mais parfois à vie.

Marche à suivre avant l’opération

Dans la grande majorité des cas, ni régime ni préparation du côlon ne sont à effectuer au préalable. Parfois, le chirurgien recommande de consommer des glucides et des protéines, comme des boissons sucrées ou spécifiques, pour préparer l’intestin.

Les différentes techniques de chirurgie du côlon

L’intervention peut être réalisée de deux manières : soit par cœlioscopie, soit par laparotomie. La première consiste à gonfler l’abdomen et à l’inciser sur quelques centimètres à plusieurs endroits pour y introduire une caméra et les instruments chirurgicaux. La seconde consiste à ouvrir l’abdomen dans la longueur. La cœlioscopie est grandement privilégiée aujourd’hui pour une récupération post-opératoire et un retour à l’autonomie plus rapides, mais il arrive que le chirurgie doive faire une conversion en laparotomie au dernier moment, voire pendant l’intervention, s’il se rend compte que le segment de côlon malade s’est trop étendu.

Comment se déroule l’intervention ?

Le chirurgien introduit la caméra et des pinces pour manipuler le côlon et en déterminer la zone malade. Une fois identifiée, il procède à l’ablation du segment concerné et passe ensuite à l’anastomose. Cela permet de raccorder l’extrémité du côlon au rectum pour rétablir le transit. Il arrive cependant que le chirurgien doive réaliser une stomie provisoire pour faire dériver le transit intestinal, le temps que l’extrémité du côlon soit étanche.

Suites habituelles et sortie

La prise en charge RAC (Récupération Améliorée après Chirurgie) est de plus en plus pratiquée. Cela passe par la cœlioscopie et certaines mesures permettant de réduire la récupération post-opératoire, afin que le patient puisse rentrer chez lui au plus vite. Dans le meilleur des cas, aucun drain, sonde ou perfusion n’est laissé sur le patient. L’alimentation peut reprendre progressivement au bout de 24 heures selon l’avis du chirurgien en commençant par des boissons, avant même la reprise du transit, signifiée par l’émission de gaz et de selles dans les jours qui suivent. Le patient est capable de se lever le soir-même de l’opération et d’être autonome le lendemain. Toutefois, il n’est pas conseillé de fournir des efforts physiques intenses pendant au moins un mois pour améliorer la cicatrisation.

Quels sont les risques liés à une colectomie ?

Elles ne sont pas fréquentes, mais des complications peuvent survenir. Elles varient en fonction de la progression de la maladie et de chaque patient.

Pendant l’opération

Un chirurgien est assisté tout du long et peut même être épaulé par un urologue en cas de besoin. Il travaille aussi en étroite collaboration avec l’anesthésiste pour que tout se déroule dans les meilleures conditions. Parfois, quelques complications peuvent survenir pendant l’opération, comme une hémorragie à cause d’un vaisseau abimé, une blessure accidentelle qui va demander une réparation immédiate, ou encore un nerf comprimé voire sectionné, ce qui est extrêmement rare.

Après l’opération

Le patient est invité à se lever et à réintroduire une alimentation progressive mais précoce pour éviter tout risque d’occlusion intestinale ; cela se produit notamment quand le transit met du temps à reprendre. Quant aux complications post-opératoires liées à la chirurgie, il peut arriver que le raccord ne soit pas parfait, par exemple à cause d’un souci d’étanchéité. En résulte un risque de fistule anastomotique, qu’il convient de traiter au plus vite.