Un guide simple et complet sur la chirurgie d’hepatectomie

Une brève présentation de l’anatomie du foie en guise de préface

Correspondant à la glande la plus grande dans le corps humain, le foie pèse environ 1,6 kilogramme. Ses 4 lobes inégaux sont séparés par des sortes de cloisons fibreuses, dites « septa ». Le plus gros porte le nom de lobe hepatique gauche, et comporte la vésicule biliaire, tandis que le lobe hepatique droit est le plus étroit. Entre les 2 se trouvent le lobe carré et le lobe caudé. La veine porte et l’artère hépatique, responsables de l’irrigation vasculaire du foie, se situent à cheval entre les lobes gauche et droit.

Chaque lobe est divisé en plusieurs sections de 8 segments (« liver segments » en anglais). Il faut savoir qu’en chirurgie, le foie gauche intègre le segment I jusqu’aux segments IVa et Ivb, le droit quant à lui englobe les segments V à VIII.

Mieux comprendre le rôle et le fonctionnement du foie

Protégé par les côtes, et isolé des poumons et du cœur par le diaphragme, le foie est un organe abdominal volumineux. Il appartient au système digestif et assure les fonctions vitales d’épuration, de synthèse et de stockage de l’organisme. En ce sens, il se charge de métaboliser, de capter toutes les substances toxiques accumulées dans le corps pour les dégrader, et participe à la production de la bile.

À l’instar du rein, le foie est extrêmement vascularisé, notamment pour exercer sa mission de « nettoyeur du sang ». Retenons qu’il reçoit 25 % du débit cardiaque total, distribué aux 2 tiers par la veine porte, et à un tiers par l’artère hépatique. Notons par ailleurs que le foie parvient à se régénérer, même après une resection aux 3 quarts de sa masse.

Qu’entend-t-on exactement par hepatectomie ?

Le parenchyme correspond à l’ensemble des tissus fonctionnels du foie. Il s’avère indispensable à son activité normale. Bien que le foie soit un organe parenchymateux capable de se régénérer, il peut être sujet aux tumeurs de différentes natures. Si certaines d’entre elles restent généralement bénignes, d’autres exigent un geste chirurgical : l’hepatectomie.

Pourquoi emploie-t-on le terme « hepatectomie » au pluriel ?

Les hepatectomies, synonymes de resections hépatiques, consistent en l’ablation d’une partie du foie, lors d’une intervention operatoire effectuée par un chirurgien spécialiste du foie. Cette technique permet de traiter de nombreuses pathologies, à différents stades de gravité.

Les lésions infectieuses du foie

Les lésions infectieuses du foie, telles que les kystes parasitaires et les abcès chroniques bactériens, sont majoritairement prises en charge par les médecins hépatolo-gastro-entérologues et infectiologues. En cas de kyste hydatique ou d’échinococcose alvéolaire, le recours à l’hepatectomie peut s’avérer nécessaire, surtout en présence d’un abcès du foie. La technique de l’exérèse chirurgicale (ou incision) de la partie du foie parasitée permet d’évacuer le liquide purulent, et s’associe à un traitement anti-infectieux.

Les lésions bénignes du foie

Également relativement courants, les kystes hépatiques (petites cavités remplies de liquide), les angiomes (malformations vasculaires bénignes) et les hyperplasies nodulaires focales (amas de cellules prenant la forme d’une tumeur de 1 et 10 centimètres) ne requièrent aucun traitement particulier. Toutefois, si le patient ressent une réelle gêne, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

Les tumeurs cancéreuses du foie

Les tumeurs cancéreuses du foie dites primitives proviennent du foie lui-même, et sont le plus souvent connues sous le nom de « carcinomes hépatocellulaires ». Les tumeurs cancéreuses secondaires trouvent leur origine dans le développement du cancer d’un autre organe, auquel cas on parle de « métastases ». Ces tumeurs peuvent résulter d’une infection aux virus de l’hépatite B ou C, d’une intoxication chronique à l’alcool, ou encore d’une surcharge en graisse, en fer ou en cuivre. En fonction de la sévérité de la maladie, il sera décidé ou non d’extraire la tumeur, ainsi que le segment de foie concerné. Cet acte a notamment pour but de prévenir tout risque de récidive.

Comment se déroule une hepatectomie ?

Si toutes les techniques d’hepatectomie consistent à réaliser l’ablation d’une partie du foie, pour en retirer les lésions malignes ou bénignes, celles-ci diffèrent selon le type d’intervention et la nature de la maladie.

L’hepatectomie par laparotomie

Applicable à tout type d’hepatectomie, la laparotomie s’effectue par ouverture directe de la cavité abdominale, en général par incision sous-costale droite. Elle se réalise sous surveillance visuelle directe, grâce à l’utilisation de loupes chirurgicales. Elle offre également l’avantage de permettre un contrôle par palpation. Une échographie per opératoire, en cours d’intervention, guide les gestes du chirurgien, en visualisant en temps réel les différentes structures de l’anatomie hépatique du patient.

L’hepatectomie par cœlioscopie

Non invasive, et donc moins traumatisante pour la paroi et les organes abdominaux, la cœlioscopie se pratique par contrôle vidéo. Le chirurgien effectue des incisions de l’ordre de 1 cm seulement à l’intérieur de la cavité abdominale. Cette technique très répandue aide en effet au chirurgien à repérer les structures du foie sous des angles de vision, que ne permettrait pas une intervention operatoire par laparotomie. Toutefois, la cœlioscopie ne convient pas lorsqu’il y a contact intime avec les structures vasculaires, et en cas de tumeurs localisées à la partie postérieure et haute du foie.

Précisons enfin que, quelle que soit la méthode retenue, toutes les hepatectomies ont lieu sous anesthésie générale, en bloc opératoire.