guide sur la chirurgie de oesophagectomie

 La chirurgie d’œsophagectomie s’adresse aux patients souffrant d’un cancer de l’œsophage, ou qui ont des lésions précancéreuses ou non tumorales. À travers ce petit guide, notre objectif est de vous renseigner et de répondre aux questions que vous pouvez vous poser sur la chirurgie d’œsophagectomie.

L’œsophage et le cancer de l’œsophage : explications

L’œsophage correspond au tube qui transporte les aliments et les liquides de la cavité buccale vers l’estomac. Il se situe surtout dans le thorax, entre les deux poumons, et plus précisément dans le médiastin : cet espace qui comprend aussi le cœur, la trachée, et des ganglions lymphatiques. Une partie de l’œsophage se situe également en haut de l’abdomen. Le rôle de l’œsophage est de recueillir et de conduire la nourriture absorbée de la bouche vers l’estomac.
Le cancer de l’œsophage se manifeste lorsque des cellules cancéreuses se développent au niveau des tissus de l’œsophage. Même si les cellules peuvent apparaître n’importe où dans l’œsophage, en général elles se concentrent dans la partie inférieure de l’œsophage. L’un des symptômes majeurs du cancer de l’œsophage repose sur la difficulté à avaler. Les patients peuvent ressentir de la douleur au moment d’avaler ou avoir une sensation désagréable derrière le sternum.

Différents facteurs conditionnent les chances de guérison du cancer de l’œsophage et son traitement, tels que le type et la taille des cellules cancéreuses, leur localisation dans l’œsophage, mais également l’âge et la santé du patient. La tumeur peut être traitée par la chirurgie, par la radiothérapie ou par la chimiothérapie. En fonction du stade de la maladie, plusieurs types de traitements peuvent être indiqués à la fois. Une équipe médicale spécialisée dans les différentes options de traitements planifie les soins. Communément, la chirurgie est le traitement le plus indiqué dans le cadre d’un cancer de l’œsophage.

Présentation et déroulé de la chirurgie d’œsophagectomie

L’œsophagectomie ou l’œsophagogastrectomie est une opération au cours de laquelle le chirurgien thoracique enlève une partie ou la totalité de l’œsophage ainsi qu’une partie de l’estomac. Lors de l’intervention, le chirurgien procède à plusieurs incisions (1 à 3) au niveau du bas de la poitrine, sous le bras, ou au niveau de l’abdomen et du cou. En effet, il retire la tumeur en enlevant une partie de l’œsophage ou bien la totalité, ainsi que les ganglions lymphatiques. Pour constituer un nouvel œsophage, le chirurgien transplante la partie de l’estomac prélevée ou bien des tissus du côlon ou de l’intestin grêle au niveau de la poitrine pour la relier à la partie qui reste de l’œsophage. Un nouveau canal de la gorge vers l’estomac est alors créé et vient remplacer l’œsophage. Durant l’opération chirurgicale, une sonde d’alimentation entérale est généralement insérée dans l’intestin afin de nourrir le patient. Cette intervention se réalise sous anesthésie générale à laquelle peut s’ajouter une anesthésie péridurale. La durée de l’opération est variable et peut aller jusqu’à 8 heures de temps. La moyenne se situe davantage entre 3 et 5 heures. Dans un premier temps, une cœlioscopie est réalisée afin d’explorer l’abdomen et de vérifier qu’il n’y ait pas de contre-indications à l’ablation de la tumeur. Ensuite, la thoracotomie peut commencer.

Des préconisations importantes avant l’opération

L’arrêt du tabac et de l’alcool

Si le patient est un fumeur, il doit arrêter le tabac. Qu’il provienne d’une cigarette, d’une pipe, d’un cigare ou même qu’il prenne la forme de tabac à chiquer, le tabac doit être évité. Les substances présentes dans la fumée de tabac sont nocives pour la santé, en plus d’agresser les cellules. L’arrêt du tabac prévient aussi les risques de complications post-opératoires au niveau des poumons. La fumée de cigarette atteint les cils recouvrant les parois des voies respiratoires, pour les pulvériser sur le long terme. Ces cils servent à éjecter les sécrétions. Après l’opération, il sera important de pouvoir les expulser sans difficulté. C’est pourquoi, l’arrêt de la cigarette et de toute autre forme de tabac est préconisé.

Par ailleurs, il convient de ne pas boire d’alcool durant au moins les 24 heures précédents l’opération. En effet, l’alcool ne fait pas bon ménage avec la prise de médicaments.

La pratique d’exercices physiques

Il est conseillé, avant l’opération, de préparer son corps à l’aide de petits exercices physiques, afin de s’assurer que celui-ci soit dans le meilleur état de santé possible. Si le patient a coutume de réaliser des exercices quotidiennement, il convient de poursuivre cette pratique. Celle-ci peut prendre la forme d’une marche de 20 minutes par jour, simplement. En effet, il peut s’agir d’une activité physique douce.

Les suites de l’opération

Une fois l’opération chirurgicale terminée, la durée d’hospitalisation est de 2 semaines environ, et ce, en fonction des suites opératoires. Tout d’abord, le patient restera dans le service de réanimation entre 24 et 48 h afin de prévenir une éventuelle hémorragie. Ensuite, il sera placé en unité de soins intensifs pour une durée variant de 5 à 7 jours. Il sera alors pris en charge par une équipe médicale qui veillera au contrôle de sa température comme de sa tension, entre autres. Si le patient souffre de douleurs post-opératoires, il recevra de la morphine en perfusion. En fonction de la reprise progressive de son transit, il lui sera administré des médicaments adaptés. Enfin, si tout se déroule bien, il sera transféré dans un service conventionnel pour une durée de 5 à 7 jours.